Images du carnaval

Le 6e concert symphonique s’inscrit sous le signe des charivaris de carnaval, des masques, cortèges et rituels de rues. Les deux solistes Heinz Jaggi et Witold Moniewski, sortis des rangs de l’orchestre, jouent à domicile. La ravissante et capricieuse «Petite suite» d’Albert Roussel est dans le climat de la soirée, au moins au 3e mouvement: «Mascarade». Nino Rota, le complice musical de Fellini, met habilement en scène, dans son «Divertimento concertante», un partenaire peu courant: la contrebasse, rarement promue soliste, a ici un rôle tantôt lyrique tantôt virtuose et domine l’orchestre et ses couleurs chatoyantes. La 4^e symphonie d’Arthur Honegger, enjouée et gaie à l’inverse des précédentes, est sous-titrée «Deliciae Basiliensis» et dédiée à Paul Sacher. Monument musical à la ville de Bâle, elle cite une ancienne mélodie suisse ainsi que la vieille rengaine «z Basel a mim Rhy» et une marche de carnaval. C’est bien chez Heinz Jaggi qu’on trouve les impressions les plus authentiques du Carnaval, des «drey scheenschte Dääg» comme on dit à Bâle: lui-même Bâlois et passionné du tambour de carnaval, Jaggi cite des phrases de diverses marches et introduit un peu de l’ambiance carnavalesque dans la salle de concert.

Programme
Albert Roussel:
Petite Suite op. 39
Nino Rota:
Divertimento concertante pour contrebasse et orchestre
Heinz Jaggi:
«Gäll, de kennsch mi nit» Miniatures du Carnaval de Bâle (Création)
Arthur Honegger:
Symphonie n° 4 H191 «Deliciae Basiliensis»