Entre illusion et magie

«Le théâtre est-il nécessaire?», se demande régulièrement Vazul Matusz, responsable des décors et des ateliers chez TOBS!. «Je pense que oui. Le théâtre reste l’une des rares formes d’échange authentique, de liberté et de rassemblement. Cette proximité doit perdurer pour éviter que nous ne sombrions dans un labyrinthe numérique.» L’équipe d’atelier ne donne pas seulement vie aux décors et aux scénographies, mais aussi aux visions qui rendent chaque production unique.

«TOBS! est une petite maison, mais les exigences sont complexes. Nous accompagnons des opéras, des pièces de théâtre, des pièces du jeune théâtre ainsi que des événements spéciaux. Et les différences en termes d’efforts entre les départements ne sont plus si grandes», explique Matusz. Le processus commence des mois avant la première et comprend de nombreuses étapes, de la première ébauche et de l’essai de construction à l’installation technique. «La coordination avec l’équipe de mise en scène est essentielle pour déterminer ensemble ce qui est réalisable financièrement, techniquement et en termes de délais. Il s’agit souvent de longs processus au cours desquels il faut sans cesse se consulter jusqu’à ce qu’une solution définitive soit trouvée.»

Un grand défi pour l’équipe d’atelier est de déterminer le type de construction et les matériaux adéquats. «Pour la scène et le transport, les éléments de construction doivent être rendus maniables en termes de poids et de dimensions. Les matériaux naturels comme la pierre ou le sable ne sont pas envisageables. Nous devons créer une illusion qui semble réelle pour le public. Le théâtre demeure un art d’illusion, où la recherche de matériaux joue un rôle essentiel», confie Matusz. Le répertoire s’étend des sources locales aux fournisseurs spéciaux à l’étranger.

Le travail préparatoire pour chaque mise en scène inclut également des réflexions sur d’éventuelles représentations en tournée: «Chaque scène est différente et nous devons veiller à ce que le décor soit suffisamment flexible pour les différents lieux.» Un des plus grands défis pour Matusz a été de finaliser un opéra pour la grande scène du Nebia à Bienne en seulement six semaines, ce projet n’aurait pas été possible sans la coopération de l’ensemble des équipes.

«Pour moi, la plus grande joie ne réside pas seulement dans le produit final, mais dans la satisfaction de voir que nos réflexions portent leurs fruits et que l’équipe ait trouvé une solution qui rend tout le monde heureux·ses», résume Vazul Matusz. Pour lui, le théâtre est un reflet de la vie, une «école de vie» qui montre comment des personnes d’horizons très divers travaillent à un objectif commun. Son message au public: «Plongez et laissez-vous emporter par la magie qui vous attend!»