Pas sans nous à propos de nous

Monika, tu es toi-même sourde et tu assistes régulièrement à des manifestations culturelles. Qu’est-ce qui fait pour toi une bonne production?

Monika: Dans l’idéal, quand l’interprétation se fond dans la pièce. Cela n’est possible que lorsque des spécialistes entendant·e·s et sourd·e·s collaborent dès le début de la production.

Comment es-tu au courant de ce qu'il se passe sur la scène culturelle?

Monika: Pour obtenir des informations sur les manifestations accessibles, je consulte l’agenda «Sichtbar Gehörlose Zürich». Je m’informe aussi via Instagram et Facebook. La communauté des sourd·e·s étant très restreinte, les informations s’y répandent très rapidement.

Tamara, comment te prépares-tu concrètement à une représentation en tant qu’interprète en langue des signes?

Tamara: Une fois les textes et la vidéo disponibles, je m’occupe de la réalisation visuelle, en collaboration
avec un·e spécialiste sourd·e. En plus de la préparation linguistique, il est nécessaire de décider: Quand dois-je interpréter, et à quels moments dois-je guider le regard du public vers ce qui se passe sur scène?

Peux-tu expliquer ton implication en tant qu’interprète dans une production théâtrale?

Tamara: On me sollicite souvent une fois que toute la production est déjà en place, ce qui rend difficile de m’intégrer en tant qu’interprète et de répondre efficacement aux différents besoins.

Que souhaiteriez-vous que les institutions culturelles fassent?

Monika: Qu’elles encouragent la collaboration entre les professionnel·le·s sourd·e·s et entendant·e·s. Le grand avantage serait que le public sourd peut profiter des contenus via des locuteur·ice·s natif·ive·s.
Tamara: Que des pièces écrites par des acteur·ice·s sourd·e·s soient également intégrées au programme. En règle générale, l’original est meilleur que l’interprétation.